Cher lecteur, chère lectrice,
Le ciel ici est toujours aussi gris, l’automne touchant lentement à sa fin. Les feuilles sont tombées, les pluies de novembre s’effacent peu à peu et il est temps pour le vent froid d’hiver de venir étendre son règne sur cette terre pelée.
Cela fait maintenant 6 semaines que j’écris. C’était d’abord une expérimentation, un essai à cet exercice inconnu et intriguant. Je voulais créer des personnages de toute pièce et construire une histoire autour d’eux, cédant ainsi à mon envie de création. Ce ne fut d’abord qu’un murmure, l’idée d’une idée, une flamme fragile vacillant au gré du vent. Alors que j’achève le 11e chapitre et dépasse la barre des 100 pages, je pense que le temps est venu de réfléchir à ce qui m’a conduit à écrire ce livre et à ce qu’il représente pour moi.
Le commencement
Permettez-moi de remonter le temps quelques semaines en arrière.
Nous sommes le 18 octobre 2023, mon dernier jour dans l’entreprise. Tout est en ordre, mon email d’adieu est envoyé et, à part quelques cafés de plus à partager avec de proches collègues, je suis fin prêt à partir. Il y a cependant une chose à laquelle je ne cesse de penser : ma discussion de 15 minutes avec un directeur du cabinet qui a publié 5 romans au cours de ces dernières années. J’avais demandé une entrevue avec lui en ayant en tête mon désir d’écrire un livre de développement personnel. Au fond de moi, cependant, je ne parvenais pas à réfréner totalement cette volonté d’écrire un roman, une fiction. Écouter ses paroles avait achevé de me convaincre de m’essayer à ce type de création. Grâce au site via lequel vous lisez très probablement ces lignes, je savais déjà quel type d’écrit j’affectionnais le plus.
Ce sont ceux que j’écris avec passion. J’ai besoin de m’impliquer émotionnellement pour bien écrire. Ou du moins, ce que je considère comme mon meilleur jour – je laisserai les critiques se faire leur propre opinion-.
Ce n’était au début qu’une expérience, un test de deux semaines, rien de plus. Quand j’en parle avec mes proches, on me demande « comment t’est venue l’idée ? ». Et je pense que la réponse à cette question varie sûrement beaucoup d’un auteur à l’autre. Pour ma part, il ne s’agit pas d’une histoire que je retenais au fond de moi et qui s’est construite pendant des années, dormante au fond de mon esprit. J’ai tout simplement réfléchi à ce qui me tenait à coeur, à ce qui avait un écho avec moi-même. Et j’ai su qu’il m’était essentiel de raconter une histoire invoquant amour, violence et rapport à l’âge. Il me fallait aller au bout des choses, mener cette histoire de son début à sa fin.
Ce que ce livre représente déjà pour moi
J’ignore de quoi sera fait l’avenir. Peut-être que je ne publierai jamais ce roman – vous pouvez compter sur moi pour tout faire pour, cependant -. Peut-être qu’il sera très mal accueilli une fois publié, tant par la presse que par des gens comme vous et moi. Mais cela n’a pas d’importance.
Ce qui importe, c’est que j’y mette une partie de mon âme. À travers mes écrits, j’infuse en partie mes expériences mais aussi mes rêves, mes espoirs, mes peurs et mes fantasmes. Et plus encore. Une partie n’a rien à voir avec moi mais avec ce que deviennent mes personnages, peu à peu. J’aime à croire qu’ils ont une vie qui leur est propre. Oui, je suis responsable de définir ce qui fait d’eux, eux. Mais leurs réactions et interactions s’écrivent parfois d’elles-mêmes sur mon clavier. J’en deviens un simple messager, un vaisseau pour leur histoire. Julie et Christopher ne sont pas mes captifs. Ils sont moi. Mais aussi ce que je ne serai peut-être jamais et que je ne rencontrerai jamais de ma vie. Et pour cela, je les aime.
Le mot de la fin
Je me considère comme un homme rationnel et, jusqu’à récemment, pas très créatif. Si vous m’aviez dit il y a un an que j’écrirais un livre aujourd’hui – un roman, qui plus est -, j’aurais été très surpris. Mais il est parfaitement humain, quoique regrettable, d’être intimement limité dans l’idée qu’on se fait de soi, dans les croyances de ce que nous pensons pouvoir être ou non. Je n’ai pas la moindre idée de la réception qu’aura ce livre. Mais là encore, cela n’a pas d’importance.
Ce qui en a, c’est l’authenticité. Et oser prendre du plaisir dans la création.
Peut-être en prendrez-vous à votre tour lors de la découverte à venir 📖