Je tiens un journal depuis 3 ans. Depuis ma première entrée dans ce denier, j’ai changé de métier, emménagé et déménagé de deux appartements, vécu 2 ruptures et puis, j’ai vieilli. Ouvrir mon journal et relire le moi du passé m’aide à mieux comprendre ce que j’ai vécu et la personne que je deviens.
Et ce n’est qu’une des 5 raisons pour lesquelles vous devriez tenir un journal.
1. Écrire, c’est se connecter à son vrai soi
Souvent, j’ai des idées ou des pensées que j’ai peur d’oublier. Parfois liées au travail, à des courses à faire ou à un proche que je dois contacter. Eh bien, un journal est fait pour tout sauf ça ! Il existe des tableaux blancs et des outils de prise de notes pour ça (virtuels ou physiques). Mais ce que vous pouvez écrire dans un journal, ce sont les grandes priorités et les pensées que vous avez en ce moment. Coucher sur papier ce qui vous passe par la tête a un effet libérateur. Si vous ne l’avez jamais essayé, vous devriez. Vous seriez étonné de la facilité avec laquelle les mots coulent de votre plume, même si vous n’êtes peut-être pas un écrivain expérimenté.
L’avantage d’un journal, c’est qu’il est personnel. Personne ne vous jugera sur ce que vous y écrivez. Il est à vous, c’est le votre (votre précieux ?). Et avec cette propriété toute personnelle vient la capacité à ranger son masque au placard et être soi. Les Japonais ont une théorie selon laquelle vous montrez toujours l’un des trois visages suivants :
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- celui qu’on porte en société, quand on est entouré d’inconnus
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- celui qu’on porte avec ses proches, à qui on peut montrer davantage son soi profond
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- celui qu’on porte avec soi-même, le véritable reflet de qui l’on est
Ce dernier visage peut être difficile à regarder. C’est se regarder dans le miroir, tel que l’on est.
Tenir un journal vous aide à vous connecter avec ce dernier visage, la partie la plus intime de vous-même. Au début, il sera difficile de libérer vos pensées et vos émotions les plus profondes. Il est difficile de voir ses propres écrits décrire ses pensées intimes (+ et si quelqu’un les lisait ?). Au fil du temps, vous libérerez plus aisément vos pensées et vous sentirez soulagé. D’une certaine manière, c’est comme les extraire de votre esprit et les rassembler dans une pensive : le processus peut faire un peu mal mais c’est pour le plus grand bien.

Image : Albus Dumbledore extirpant un souvenir à déposer dans une pensive
2. Ce sont des souvenirs précieux de moments partagés avec vos proches
Cela m’amène à ma deuxième raison : écrire dans un journal cimente des souvenirs précieux pour la vie. On dit que « une bonne image vaut mille mots ». Ce n’est pas faux. Mais si les images pouvaient atteindre cette finalité de façon constante, les livres en seraient remplis et vous ne liriez pas plus cet article.
Nous vivons à une époque où documenter des photos et des vidéos de nos vies n’a jamais été aussi simple. En écrivant dans un journal, vous ajoutez un contexte que vous pourriez oublier à ces jalons virtuels de votre vie.
Parfois, ça ajoutera une touche lumineuse. Les photos de vacances de vous et de votre famille seront complétées par votre ressenti de la chance de vous avoir tous réunis à ce moment-là. Parfois, ce sera une touche triste qui portera plus tard un goût doux-amer. Oui, vous saviez la rupture imminente, mais vous aimiez et étiez aimé.
Dans tous les cas, parcourir votre journal quelques années ou décennies plus tard sera des montagnes russes d’émotions – accrochez vos ceintures.
3. Tenir un journal améliore vos compétences d’écriture

Ce point est assez évident. Même en écrivant juste pour vous-même, vous pratiquez votre écriture. En reparcourant mes premières entrées, je vois la différence. Et même si vous n’avez aucune ambition de devenir écrivain dans votre vie, cela reste une compétence utile à acquérir.
Sur le plan professionnel, cela peut être un énorme plus si votre entreprise a besoin de quelqu’un pour rédiger des articles de blog ou du matériel de formation. Sur le plan personnel, qui sait, vous créerez peut être un jour votre blog perso (croyez-moi, ça ne m’est venu que très récemment pour ma part) ou encore déciderez-vous d’écrire un livre. De plus, si comme moi vous êtes un peu romantique, vous écrirez probablement des lettres dans votre vie. Autant les écrire bien -certes, Les liasons dangereuses sont également une belle source d’inspiration-.
4. Cela renforce votre engagement envers vos objectifs
Écrire « j’écrirai 3 articles de blog d’ici mi-septembre 2023 » aide votre cerveau à en faire une réalité. Même si vous ne l’écrivez qu’une seule fois, ça reste précieux. Je reviens parfois à des entrées de 2021 où j’écrivais « Cher journal, je me concentre entièrement sur mon processus d’entretien d’embauche de consultant. Je donne 100% pour espérer entrer dans un MBB » (pour les non-initiés : MBB= McKinsey, BCG & Bain, qui sont les 3 premiers cabinets de conseil mondiaux). « Je sais très bien que je n’y arriverai peut-être pas, mais je vais tout donner pour sûr ». 2 ans plus tard, c’est avec le sourire aux lèvres que je le relis. Idem pour le jour où j’ai été accepté au BCG, c’est un beau souvenir que je suis content d’avoir immortalisé à ce moment-là.
L’art de l’engagement mériterait son propre article. Un livre pourrait même être écrit à ce sujet. Mon point est que vous devez parfois arnaquer votre cerveau pour accomplir le nécessaire. La motivation fluctuera. La discipline peut mener très loin. Mais vous pouvez vous faciliter la vie avec quelques techniques et celle-ci en fait partie. Écrivez vos engagements. Qui souhaite décevoir son futur soi ?
5. Votre futur soi vous en remerciera
En parlant de votre futur soi, c’est toujours émouvant de revenir à vos pensées et à vos priorités du passé. Je mentionnais l’engagement envers ses objectifs. Quid de votre vie amoureuse ? De vos peurs et de vos combats ?
Revenir sur les entrées passées permet de comprendre et d’analyser les situations a posteriori. Vous y apprendrez de précieuses leçons sur qui vous êtes, ce que vous aimez, le genre de personnes qui ont eu une bonne ou une mauvaise influence sur vous afin que vous puissiez mieux choisir avec qui vous vous entourez, demain.
Quid du très long terme ? N’aimerez-vous pas lire vos journaux à 40 ou 50 ans ? Et à 80 ans ? J’aurai sans doute une vive émotion en me souvenant des femmes que j’ai aimées, des moments que j’ai vécus et même des erreurs stupides que j’ai commises quand j’étais plus jeune lors de la relecture. Dans un sens, ça me rajeunira. On n’est jamais vieux tant qu’on peut être jeune en esprit et en coeur.
Le mot de la fin
Une personne qui m’est chère m’a dit un jour : « écrire dans un journal est la marque des grands ».
Pourvu que ce soit vrai
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