S’accomplir, un pas après l’autre

« La culpabilité n’apaisera pas le passé. L’anxiété ne changera pas l’avenir » – Omar ibn al-Khattâb

L’excès d’exigence peut vous écraser sous votre propre poids. Se fixer des objectifs ambitieux est nécessaire, mais cela vous détruira si vous êtes trop dur avec vous-même – nul n’est censé être infaillible.

L’excès d’indulgence quant à lui, vous mènera simplement… nulle part. Et peut-être que cela vous convient aujourd’hui. Mais je parie qu’à un moment de votre vie, ça ne sera plus le cas. Vous en viendrez à vous demander comment et pourquoi vous êtes arrivé là où vous êtes – et peut-être, comment pouvez-vous en sortir à présent ?

S’accomplir consiste à trouver le difficile équilibre entre exigence et indulgence.

S’accomplir selon sa propre vision

S’accomplir prend une forme différente pour chacun. Il nous appartient de définir notre vision et ce qu’elle signifie pour soi.

Si cette vision n’est pas encore claire, rassurez-vous : vous avez déjà les réponses en vous. Voici ma méthodologie pour déterminer ma projection :

• • Étape 1 : Quels sont mes objectifs pour être heureux dans 1 an ? Et dans 5 ans ? 15 ans ?

Image : tableau d’objectifs construit avec Miro

Soyez aussi précis que possible et complétez autant d’objectifs que vous désirez. Pour ma part, j’aboutis en général à 3 à 6 objectifs par catégorie.

L’unique règle : soyez honnête avec vous-même. Il n’y a rien à gagner à se mentir à soi-même. Écrivez vos objectifs aussi naturellement qu’ils vous viennent – soyez aussi ambitieux que vous le souhaitez.

• • Étape 2 : il n’y a pas d’étape 2. Ce tableau est tout ce dont vous avez besoin pour définir votre vision. Même si cela peut vous sembler flou, vous serez surpris de voir à quel point les réponses vous seront claires une fois que vous l’aurez rempli – tout est déjà là-dedans, dans votre esprit. Si la complétion du tableau est trop incertaine, je ne peux que conseiller de mener une introspection plus complète avec les innombrables ressources accessibles sur le sujet.

Construire le mental nécessaire

Vous venez de faire la partie la plus facile : fixer les objectifs. Maintenant, il va vous falloir de l’engagement.

Votre cerveau essaiera de vous faire oublier ces objectifs. De sorte à ce que vous puissiez continuer à vous mentir à vous-même et prétendre que votre chemin actuel est ok. Que c’est ok de continuer ainsi et de ne pas vous battre pour vous accomplir.

Oubliez ce ok.
Au diable d’être ok.

Effacez cette possibilité.

On ne vit qu’une vie sur cette Terre. Avec quelques techniques et un peu de courage, c’est à la portée de chacun d’en tirer le meilleur. Pourquoi pas vous ?

• • Avancer par petits pas

Tout s’accomplit par petits pas. Oubliez les sauts, les bonds et autre bullshit journalistique. Visez un progrès minimaliste, mais faites-le chaque semaine. Il n’y a pas de drame à manquer de productivité et ne pas travailler assez pendant une journée. Peut-être même pendant quelques jours si vous vous sentez au fond. Mais après une semaine sans avancer, il y a un loup. La semaine est la meilleure unité de mesure pour le progrès car elle offre suffisamment de temps pour absorber un manque de progrès sur des temps courts tout en offrant un garde-fou contre la procrastination.

Or, les efforts se cumulent. Si vous faites 1 % d’efforts en plus chaque jour, à la fin de la semaine, vous serez 7 % plus loin qu’à votre rythme précédent ((1,01)^7 = 1,07). En suivant le même calcul sur un an, vous serez 37x plus loin que votre point d’origine.

1% d’effort en plus qu’avant – tous les jours. C’est tout ce qu’il faut.

• • Être son propre coach

Quand vous n’avez pas assez avancé sur une semaine et que vous vous en rendez compte le dimanche soir, dites-le à voix haute. Dites ensuite (toujours à voix haute) : « Je dois faire mieux et je vais faire mieux. J’y arriverai, je me débrouillerai. La semaine prochaine sera plus réussie, je serai fier(e) de moi dimanche prochain. Aucun doute là dessus.” Personne ne fera ce chemin à votre place. Même avec les meilleurs parents du monde et un être aimé qui vous soutient à fond, c’est à vous de porter cette croix. Donnez vous cet amour, cette appréciation.

J’ai pour ma part toujours rêvé d’avoir un grand frère. J’ai fini par le devenir moi-même – échec et mat, l’arbre généalogique.

• • Adhérer au “Growth Mindset”

Vous en avez certainement entendu parler : il s’agit essentiellement de croire que l’on peut apprendre et s’améliorer plutôt que de croire qu’on possède des compétences fixes. Cet état d’esprit vous aidera à faire face à des situations d’inconfort et à apaiser votre stress.

Quand j’ai commencé à danser (article précédent), j’étais mauvais. Et pas qu’un peu. Je perdais le rythme, je peinais à suivre les pas et mon guidage était à refaire (mes followers ne pouvaient pas ressentir les passes que je guidais). C’était très intimidant. Mais j’ai continué en me répétant : « Je vais apprendre. S’ils l’ont fait eux, je le ferai aussi ». Et bien sûr, après quelques cours, je me sentais beaucoup mieux. Ce type d’expérience renforcera votre confiance, car la conviction que vous pouvez tout accomplir deviendra une prophétie auto-réalisatrice.

• • Comprendre que l’échec fait partie du chemin

À l’instar du cours de danse, la première fois qu’on va à la salle de sport, on peine à soulever le moindre poids. On voit passer des montagnes de muscle et c’est facilement une expérience intimidante voire décourageante.
Mais il faut continuer. Revenez demain – en fait pas demain, car vous aurez les pires courbatures de votre vie. Mais revenez. Et dépassez vous. Il n’y a que ça qui marche.

Il en va de même pour les idées. Vous devez essayer une multitude d’options pour en trouver une qui fonctionne. Cela fait partie du processus. Essayez et explorez des options qui, analysées indépendamment, paraîtront stupides à l’avenir. Pourtant c’est cette exploration qui vous aura permis de trouver la voie.

« Si vous voulez avoir de bonnes idées, vous devez en avoir beaucoup. » – Linus Pauling

• • Poursuivre l’étincelle

Je vous souhaite d’avoir déjà vécu cela dans votre vie. Ces moments où vous vous sentez connecté, créatif et motivé et où vous ne pouvez tout simplement pas vous arrêter. C’est à ce moment-là que vous avez l’étincelle : vous avez trouvé quelque chose qui fait battre votre cœur et travailler votre esprit.

Le problème est que même sur des sujets qui vous prennent aux tripes, certains jours, vous ne l’aurez pas. Vous vous sentirez perdu, découragé et triste. Battez-vous pour retrouver l’étincelle. Continuez à avancer. Quelques jours plus tard, il est possible que vous écoutiez le solo de batterie de Phil Collins à 1h du matin, en bossant à 100 % de votre capacité et en vous sentant la personne la plus énergique du monde – histoire vraie.

Cherchez l’étincelle. Une fois que vous l’avez trouvé, devenez-en addict : c’est la seule drogue que vous consommerez à vie sans modération.

• • Combattre ses démons – brûler les navires

Pendant très longtemps, j’ai été accro aux jeux vidéos. Je passais facilement 10-14h par jour à jouer à des jeux vidéos et pour être honnête, ce temps me manque parfois (ce sera un autre article à part entière). C’est ma faiblesse, ma Kryptonite. Pas l’alcool ni les drogues ni les paris sportifs ou les réseaux sociaux. Les jeux vidéos.
C’est là mon combat. Le monde se moque pas mal que je passe la semaine prochaine à jouer aux jeux vidéo. Mais moi, je ne m’en moque pas. Je serais déçu de moi-même et de ce que j’aurais pu faire de ce temps. Ça m’a pris des années pour m’en rendre compte.

Lorsque Cortès débarqua au Mexique en 1519, il ordonna de brûler toute sa flotte. Cela envoya un message clair à ses troupes : il n’y aurait pas de retraite possible. La seule façon de vivre était d’avancer et de gagner les batailles à venir.

Image : Hernan Cortès brûlant les navrires espagnols sur les côtes du Mexique

Cela fait écho à l’Art de la Guerre de Sun Tzu : un ennemi est bien plus dangereux lorsqu’il n’a pas d’échappatoire. Il se battra jusqu’au bout avec « le courage du désespoir », sachant que rien d’autre que la mort ne l’attend.

Au fond de vous, vous connaissez vos démons. Quand j’étais au point le plus critique de mes études, je suis allé dans le jardin et j’ai enterré mon ordinateur. Physiquement enterré. Il me fallait un symbole fort – je ne jouerais plus aux jeux vidéo tant que je n’aurais pas réussi mes concours.

Si vous avez le sentiment de passer à côté de vos objectifs, c’est le moment de passer à l’acte. Mettez vous dans la même situation. Brûlez les navires.

Le mot de la fin

Les victoires du quotidien sont silencieuses, le succès est bruyant. Personne ne remarque les petits pas, il faut vivre avec. La réussite est la lumière au bout du tunnel. Vous pouvez rester où vous êtes mais le tunnel, lui, ne peut pas bouger. Vous oui.

Courage